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120 millions d’enfants vivent dans les rues partout dans le monde, y compris en France : l’ONG Asmae Sœur Emmanuelle lance cette semaine une campagne pour alerter l’opinion sur l’ampleur du phénomène et lance un appel aux dons pour renforcer ses actions.

Des dizaines de millions d’enfants toujours plus nombreux dans les rues.

On estime aujourd’hui à environ 120 millions le nombre d’enfants qui vivent dans les rues à travers le monde (30 millions en Afrique, 30 millions en Asie et 60 millions en Amérique du Sud). Le phénomène des enfants des rues a de multiples facettes. La combinaison de facteurs familiaux, économiques, sociaux et politiques joue un rôle majeur sur leur situation. Mais globalement, il ressort que l’absence de cadre familial structuré, la pauvreté, la maltraitance, la guerre sont souvent à l’origine de leurs errances et vie dans la rue. Livrés à eux-mêmes, certains enfants sont contraints de travailler ou de mendier pour survivre et ont difficilement accès à l’éducation. Déjà très vulnérables, ces enfants sont exposés à des risques de violences et de mauvais traitements accrus.

La France n’est pas épargnée par ce phénomène, qui prend de l’ampleur dans le contexte de crise et de flambée de la précarité que nous traversons. Près de 30 000 enfants seraient ainsi concernés. Ils vivent généralement avec leurs familles et se retrouvent à dormir dehors ou dans des abris précaires (campements, squats). En Ile-de-France, plus de 30 000 personnes vivent en hôtel social, dont 15 000 enfants, âgés de 6 ans en moyenne, et ce pendant plus de 10 ans. Parmi ces populations fragilisées, on trouve également des mères célibataires qui sortent de la maternité sans avoir de logement. Autant de situations de grande précarité qui peuvent parfois conduire à des drames…

Pour sensibiliser l’opinion publique, l’ONG Asmae part en campagne et adopte la liberté de ton de son illustre fondatrice, Sœur Emmanuelle.

Asmae est une ONG de solidarité internationale française spécialisée dans le développement de l’enfant, fondée en 1980 par Sœur Emmanuelle qui incarne encore pour beaucoup de Français[1] l’image même de la générosité au-delà des frontières et des religions. Ses équipes agissent sur le terrain dans 6 pays (Burkina Faso, Égypte, Liban, Madagascar, Philippines et France) auprès des enfants les plus vulnérables pour assurer leur protection et leur permettre d’accéder à une éducation de qualité.

Afin d’alerter le grand public et d’apporter des solutions concrètes et pérennes à la situation des enfants des rues, Asmae Sœur Emmanuelle lance une nouvelle campagne et un appel aux dons, sur cette fin d’année.

« On ne peut pas accepter en 2020 que des enfants vivent dans ces conditions. Asmae a mis au cœur de sa mission la protection des enfants face à la précarité, face aux abus dont ils peuvent être victimes. L’accès à une éducation de qualité est également un enjeu clé pour que ces enfants s’épanouissent et deviennent des femmes et des hommes libres, acteurs positifs de la société. » souligne Adrien Sallez, Directeur général d’Asmae.

« L’objectif de cette campagne est également de réaffirmer haut et fort, que l’esprit et le combat de Sœur Emmanuelle sont plus vivants que jamais à travers les actions menées sur le terrain, en France et à l’international, par nos équipes en partenariat étroit avec les acteurs locaux et institutions. » ajoute-t-il.

Pour cette nouvelle campagne et avec une série de visuels, l’ONG adopte un ton en lien avec ce qu’incarnait Sœur Emmanuelle : une liberté de pensée et de propos, une énergie communicative au service de la protection des enfants les plus vulnérables.

Visible tout le mois de décembre, cette campagne est déployée à travers la France grâce à un plan pluri-médias (affichage, print et digital).

Des programmes d’intervention spécifiques menés aux Philippines, à Madagascar et en région parisienne.

Avec ses partenaires locaux, l’ONG a développé et mis en place des programmes dédiés aux enfants vulnérables et en situation de rue.

Aux Philippines : améliorer les conditions de vie des enfants et familles en situation de rue à Manille

1,5 million d’enfants vivent dans les rues de Manille et 1/3 sont issus de familles vivant dans les rues depuis 2 générations. Chaque jour 18 cas de violences sexuelles affectant les enfants des rues sont recensés et 75% des enfants des rues sont victimes de violences physiques (dont 10% sévères). Les enfants sont également exposés au risque de la prostitution infantile.

Asmae vient en aide à plus de 1000 enfants des rues de 0 à 18 ans. Les actions d’Asmae en partenariat avec 4 associations locales partenaires visent à protéger et promouvoir les droits de ces enfants. Des programmes d’accompagnement sont mis en place à travers un soutien psychosocial des familles (suivi régulier, mise en relation avec les services existants, espaces de rencontre pour les familles) et un soutien socio-économique (formations sur la gestion du budget familial).

L’objectif est également de favoriser l’intégration sociale des enfants et des jeunes, à travers un accueil dans des cours d’éducation alternative et de pouvoir identifier les enfants en situation de maltraitance. Asmae et ses partenaires mobilisent aussi les familles, les communautés et les autorités locales à promouvoir et respecter les droits de ces enfants, afin de les rendre acteurs et actrices de leur développement.

À Madagascar : « Projet Ankizy (les enfants, en malgache) » pour l’insertion scolaire et sociale des enfants vulnérables à Antananarivo.

Dans ce pays, 1,5 million d’enfants en âge d’être scolarisés en primaire ne le sont pas. Il existe peu de structures de prise en charge des enfants en situation de rue et pas de système éducatif alternatif leur permettant de réintégrer l’école publique ou de suivre une formation professionnelle.

Asmae vient en aide à plus de 1000 enfants de 3 à 12 ans en situation de rue (et/ou en grandes difficultés d’apprentissage et/ou déscolarisés) dans 2 centres d’alphabétisation et de remise à niveau. L’objectif est de leur permettre d’atteindre le niveau requis pour réintégrer le système scolaire public ; les enfants sont également accompagnés pour prévenir tout abandon scolaire. Un appui socio-économique adapté aux besoins des familles est également réalisé pour prendre en charge la scolarité de l’enfant. Il s’agit d’une source d’espoir et d’émancipation à la fois pour ces enfants mais aussi pour leur famille et leur communauté. L’éducation d’un enfant est un vecteur fondamental de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement auquel Asmae entend contribuer fortement.

En région parisienne : La Chrysalide et l’unité mobile « Espace Petits Pas » pour les enfants en hôtels sociaux dans le 93.

Ouvert en 2006 à Bobigny (93), la Chrysalide est un centre maternel associé à une crèche dont la mission est de mettre fin aux parcours d’errance et de violences de jeunes femmes et de leurs enfants. Les femmes accueillies ont entre 18 et 25 ans, sont enceintes ou mères d’un à trois enfants dont l’un à moins de trois ans.

Forte de son expérience dans le 93 auprès des familles vulnérables, Asmae a développé cette année une unité mobile du Lieu d’Accueil Enfant Parent (LAEP) pour aller à la rencontre des familles qui logent dans les hôtels sociaux du 93. Cette unité mobile se déplace 3 jours par semaine dans 3 hôtels sociaux du 93, et organise 3 à 4 séances de 2h, pour accueillir les enfants, dans un espace adapté à l’éveil et l’écoute. Asmae a décidé d’agir pour offrir aux familles un espace de répit où souffler, se changer l’esprit, échanger et passer un moment avec leurs enfants qui s’épanouiront par le jeu.

Pour en savoir plus : asmae.fr